Billet d'humeur, ho ho ho.

Alors que comme chaque année, une nuée de pulls de Noël aux motifs plus débiles les uns que les autres a envahi Londres, et que déambulent ivres morts dans les rues de Shoreditch des crétins bodybuildés portant fièrement un Renne à nez rouge sur le torse, j’ai décidé de prendre la plume. Pour pas grand-chose d’ailleurs, puisque je n’ai strictement rien à dire, mais il commençait à se murmurer dans les salons que l’Almanach de Monsieur London était vide, qu’on n’y écrivait plus, et que franchement, la marque au lapin, c’était mieux avant.

Et comment donner tort à ces bruits de couloirs ?! Tout fout le camp ma pauvre dame. Les agences de notation dégradent à tout va, les responsables d’extrême droite sont homosexuels, et le blog de Monsieur London, dernier repère de bon gout dans un monde chamboulé, vous délivre des articles sur un rythme plus lent qu’un film d’auteur français. Ah, mea culpa, mea maxima culpa ! Mais voyez-vous, décembre n’a pas été tendre, et l’équipe est si fatiguée que je fais désormais des rimes pauvres, avec des phrases sans césure à l’hémistiche. Terrible.

Récapitulons. Il y eut d’abord la première pop-up shop parisienne, dans le Sentier. Une « Garconnière » tout ce qu’il y a de plus convenable, même si nous n’avons pu résister à l’envie de dire à une cliente nous demandant s’il y avait des choses pour elle dans le magasin que dans une garçonnière, il était plus classique pour une dame de retirer ses vêtements que d’en acheter. Blanc. Mais laissons là ces enfantillages pour en venir à l’essentiel : une superbe réussite. Après douze heures de ventes par jour, - week-end compris - aux côtés des compères d’Oncle pape, Apto, Someone shoes, Newstalk et tous les autres, nous n’en revenons toujours pas. Holly Molly quel succès ! Et même si Valentin a du se trimballer rue d’Aboukir avec des cartons sur l’épaule pendant 10 jours, dans un mauvais remake de la Verité si je mens, on s’est sacrément bien marrés.

Puis il y eut le Menswear Corner, initié par les bons soins du Petit Nœud, dans le passage Choiseul. (Moment nerd : nous avouons avoir pensé à la mère de Céline, qui vendait ses nouveautés au numéro 64 pendant que le petit Louis Ferdinand jouait sous les becs à gaz, alors que nous installions nos cravates.) Une belle découverte là encore, avec la présence de nombreuses jeunes marques au futur prometteur, que l’on songe notamment aux créations coréennes d’ « Eugène Boutonnier », coup de cœur de Valentin, aux baise-en-ville signés « De rigueur », ou aux superbes souliers de Justin Fitzpatrick, qui avait fait lui aussi le déplacement depuis Londres.

Mais la parenthèse parisienne est terminée… pour l’instant. Désormais de retour dans notre pays pluvieux, l’équipe tiendra boutique tous les jours à l'angle de la Royal Opera Arcade, as usual. A l’exception du 25 décembre bien sur - on n’est pas des bêtes non plus. 

Jean Pacome Chichirelli.

PS : Je ne veux surtout pas avoir l’air d’insister, mais les pulls de Noel à motifs cons que vous allez porter une seule fois, et payer 5 euros dans une grande surface, c’est pas « cool. » C’est débile, fabriqué à la chaîne au Bangladesh, et potentiellement dangereux pour la nature, les bengalis, et votre peau si par hasard ils se sont plantés dans le dosage des machins bizarre qu’ils foutent dedans. Si vous voulez un pull de Noël, apprenez à tricoter.

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