James Bond, un autre Monsieur from London

James Bond

Etant un homme de gout, vous avez forcément aimé Casino Royale, été déçu par Quantum of Solace, et vous apprêtez à dévorer Skyfall, le dernier épisode en date du plus britannique des agents secrets. Nous aussi. Pour ne rien gâcher, l’homme du MI6 sera cette fois ci de retour à Londres, et pas seulement pour y prononcer quelques remarques douteuses à l’attention de l’assistante de sa boss.  La capitale anglaise verra ainsi pour une fois une bonne partie de l’action du film se dérouler sur son propre sol, au plus grand bonheur des guides touristiques. Une façon de clore en beauté l’année la plus Londonienne du siècle, déjà marquée par le jubilé de la reine Elizabeth II, « Ma’am » pour les intimes, ainsi que par les jeux olympiques d’été.

Chez Monsieur London, tout cela ne peut que nous réjouir. D’abord parce que Londres méritait bien un tel hommage, tant la ville est aujourd’hui bouillonnante de projets, d’idées et de gens mais aussi parce  que Daniel Craig est excellent en James Bond,  cela va sans dire. Comble de la consécration,  007 porte des bretelles provenant du même fabriquant que les nôtres lorsqu’il joue au poker. Et franchement, pouvoir dire qu’on porte les mêmes bretelles que James Bond, ça n’a pas de prix.

Evidemment il faut  ensuite savoir les porter. Et sur cette question, même notre agent secret préféré n’a pas toujours brillé par son gout. Car si les bretelles à clip peuvent être utiles pour porter un jean, il est fortement déconseillé de les associer à un smoking, dont le pantalon doit être uniquement soutenu par des bretelles à boutons, avec attaches en cuir. Un conseil dont Timothy Dalton a apparemment été privé par le chef costumier de « Tuer n’est pas jouer », sorti en 1987. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, le résultat est pour le moins étonnant, et notre pauvre Dalton, déjà mal aimé par la critique, s’est retrouvé en fâcheuse posture quant à son élégance.

Bretelles James Bond

Mais n’accablons pas trop cet écart de gout, qui n’est rien en comparaison des sous pulls roux portés par Georges Lazenby dans « Au service secret de sa majesté », ou des chemises à jabots et autres cravates à motifs géométriques de Roger Moore. Même si là encore, la faute est pardonnable, car c’est une époque entière qu’il faudrait blâmer.

Chez Daniel Craig en tout cas, point de ces fautes de gouts. Les costumes sont impeccablement coupés,  à Savile Row comme il se doit, les bretelles parfaitement ajustés, les cravates pas trop large, et les souliers joliment cirés. Pas d’excentricité dont Bond pourrait avoir honte dans 20 ans. Bref, on peut mettre Londres à feu et à sang pour sauver le Royaume, mais encore faut-il savoir le faire avec gout.