Gérard Depardieu, l’homme le plus classe du monde #7

Gérard Depardieu et Ornella MutiQu’on se le dise, nous n’évoquerons pas ici la triste affaire qui l’a fait passer à la une des médias, sans que personne ne fasse preuve d’une once de pudeur ou de retenue, et ce quoi que l’on pense de l’arrière plan politique. Il ne sera question ici que de Gérard Depardieu, comédien au génie brut et magistral, homme de cœur et d’élégance, français jusqu’aux tripes, quoi qu’en pensent les pisse froids de Bercy.

Force est de reconnaitre que Gérard Depardieu est éminemment sympathique. Est-ce parce qu’il a racheté les commerces de la rue du cherche midi pour les empêcher de fermer ? Parce qu’il est fils d’ouvrier ? Parce qu’il a joué dans tant de grands films ? Parce que plus que nul autre, il incarna la force de l’esprit français, cette culture humaniste dont il découvrit les textes sur le tard ? On aime à croire en France que tous les fils d’ouvrier peuvent finir par réciter Racine tout en vouant une passion à Saint Augustin. C’est hélas peu souvent le cas, mais des personnages comme Depardieu entretiennent le mythe de l’histoire nationale en alliant la force minérale du pays profond et le doux flot de ses textes, plus fondateurs encore que constitutions et codes civils.

Français dans tous ses excès, bouffeur tragique, ivrogne céleste et emmerdeur public, Depardieu a fait du gaulois le rôle de sa vie, plus saisissant encore que les centaines de personnages qu’il lui ait été donné d’incarner tout au long de sa carrière. Et pourtant, que de souvenirs puissants du jeune voyou paumé des « Valseuses » au vieux prolo pigeonné de « Mammuth »… Des grands rôles littéraires tels « Cyrano de Bergerac » ou « le Comte de Monte Cristo », des drames historiques comme « 1901 » ou « tous les matins du monde », des bouffonneries françaises dans « la chèvre » ou « les compères »…

Difficile pour un profane de retracer de manière précise et professionnelle l’itinéraire cinématographique de ce géant, et nous nous contenterons donc d’évoquer l’homme, son style. Evidemment, pas question d’écrire trois pages sur les gouts vestimentaires de Gérard Depardieu : l’acteur a toujours fait preuve d’une grande simplicité en la matière, se contentant même depuis plusieurs années du port de la chemise blanche ouverte sur la poitrine, et d’une veste noire. C’est faire preuve de sagesse, tant sa carrure comme son style de vie ne laissent que  peu de place à un supplément d’excentricité vestimentaire. Mais à sa façon, celle d’un jouisseur, épicurien de l’absolu et gaulois d’exception, Depardieu reste un symbole.

Bien sur, difficile de justifier le titre de cet article à la vue de ses récentes frasques alcoolo-médiatiques, mais qui serions nous pour juger un génie ? Que l’on songe une minute à la liste de ses rôles, que l’on se souvienne aussi de cette élégance naturelle et timide de l’acteur dans les années 80, encore tout éberlué de se retrouver admiré et entouré de tant de choses, lui l'apprenti des imprimeries de Châteauroux... Il ne se trouvera plus personne pour nous contredire. Quoi qu’il fasse, Gérard Depardieu est l’un des hommes les plus classes du monde, et il le restera.


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